Lorsqu'on tente de discerner quelques grands problèmes contemporains, on s'aperçoit que Simone Weil peut nous apporter un éclairage toujours pertinent.

A Marseille, en 1942, elle note : « je ne peux me détacher assez des événements actuels pour faire des efforts de rédaction, de composition, etc. ; et pourtant une partie de mon esprit est perpétuellement occupée à des choses absolument étrangères à l’actualité ». Elle était donc consciente d’écrire dans l’urgence, sous la pression des événements de son temps, sub specie temporis, mais elle n’en aspire pas moins à les traiter dans une généralité non historique, sub specie aeternitatis, du point de vue de l’éternel. Je n’aime pas dire, pour ma part, qu’elle est actuelle. Je préfère dire qu’elle est présente pour nous. La notion de Présence est au centre de l’étude que je lui ai consacrée. Il est difficile d’accéder à la Présence. Les grandes œuvres y parviennent, elles échappent aux circonstances qui les font naître.  

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 L’actualité de son époque, Simone Weil la rencontre d’abord, dès sa vingtième année, avec la crise économique de 1929...

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